Le dimanche 26 mai, jour de la fête des mères, la caserne Marceau ouvre ses portes. De 9 heures à 17 heures, le Collectif Marceau organise un vide grenier . Des stands et le food truck Des Crêpes et des idées attendront votre balade dominicale.
Si vous souhaitez exposer, il reste encore quelques places.
Inscriptions
Réservez votre emplacement dès aujourd’hui en remplissant la fiche d’inscription et en payant directement en ligne (ou en envoyant un chèque).
Nous avons organisé notre assemblée générale ordinaire jeudi 24 novembre au Théâtre de l’Union à Limoges. Près de quarante membres y ont participé dans une ambiance studieuse, détendue et a
Nous avons présenté notre rapport d’activité annuel ainsi que nos projets en cours et ceux prêts à être lancés.
L’assemblée générale est intervenue opportunément quelques jours après la publication par la ville de la nouvelle version du projet, Marceau repensé. Un temps a été spécialement consacré à ce sujet et aux nombreuses interrogations de nos membres. La question du parcours du BHNS est évidemment revenue elle aussi dans les discussions.
Nous voilà à un tournant. Après avoir montré compétences et ténacité, fait valoir esprit de responsabilité et d’indépendance, l’occasion se présente de penser encore mieux nos actions, de nous renforcer par l’apport de nouvelles compétences, de trouver des ressources qui manquent à nos nombreux projets.
Nous remercions chaleureusement l’équipe le théâtre et son équipe qui nous a accueilli.
Mise à jour (15 février 2022) : aux dernières nouvelles, l’immeuble où se trouvait le squat est désormais en vente aux enchères le 28 mars 2022.
L’une des problématiques de notre quartier est la montée des incivilités et du trafic de drogue qui nuisent à l’image de Carnot-Marceau et posent question quant à l’évolution du projet global : à quoi bon une caserne rénovée avec des logements tranquilles si, autour du site, un climat paisible n’est pas rétabli ? Alerté depuis plusieurs mois, le Collectif Marceau exprime son inquiétude sur la situation du triangle Leclerc-Hoche-Gouffier de Lastours. En responsabilité, il choisit de publier ces témoignages éloquents, recueillis en novembre 2021.
Témoignages
« Depuis mi 2019, la situation et l’environnement se dégradent fortement. Une vingtaine de trafiquants s’approprient le jour le début de la rue Gouffier de Lastours, alors que la nuit un trafic de stupéfiants et de cigarettes à l’unité a lieu devant la Poste, l’école Léon-Berland et le haut de la rue Hoche. Nous faisons face à des bagarres régulières entre dealers et consommateurs, parfois avec armes blanches. A plusieurs reprises, des véhicules ont été endommagés… »
Les habitants du quartier se sont rapprochés les uns des autres pour échanger sur ces nuisances. Ils ont appris qu’un immeuble du quartier « comportant plusieurs appartements, appartenant à plusieurs propriétaires, était en vente. Le dernier étage est investi par des squatteurs, d’abord au nombre de cinq, puis de plus d’une dizaine, identifiés par le voisinage comme responsables du trafic de stupéfiants, des bagarres et du tapage nocturne devenu plus que régulier. L’immeuble n’est occupé que par les squatteurs, les locataires ayant fui leurs logements du fait de l’insécurité et de la dégradation extrême des parties communes.
Des conséquences en cascade
Dans une copropriété voisine, « un propriétaire s’est vu dans l’obligation de barricader son appartement. Il a mis en vente son appartement situé au rez-de-chaussée, après deux tentatives d’intrusion. La copropriété de l’immeuble a dû régler à deux reprises la réparation de son portail forcé par ces mêmes personnes. Une dame âgée vivant au rez-de-chaussée trouve régulièrement des déchets sur son balcon, ainsi que des seringues. Nous déplorons le fait que les forces de l’ordre se déplacent de moins en moins, malgré des appels pour tapage nocturne plus que réguliers. Rappelons que ce secteur se situe à moins de 500 mètres des locaux de la police municipale et à moins d’un kilomètre du Commissariat de Police. Une école maternelle et élémentaire est aussi à proximité. »
Vendredi 26 novembre, une porte blindée a été installée à l’entrée de l’immeuble occupé. Aujourd’hui le squat, en tant que tel n’existe plus. Le quartier, ses résidents ont retrouvé une forme appréciée et encourageante de tranquilité, de sérénité. Mais on ne peut s’arrêter à cette seule fermeture. De jour, les incivilités se poursuivent. Des squatteurs délogés ne vont-ils pas simplement se déplacer vers d’autres logements à occuper ? Il est impératif de s’attaquer à l’appel d’air que constituent les logements vacants, peu chers, insalubres, qui font le lit des marchands de sommeil ou offrent des opportunités de squat.
Des questions en suspens
À la rue désormais, ce sont plusieurs questions de logement, de nourriture, d’hygiène, de police et de justice (faits délictueux, titres de séjour sur le territoire français) qui continuent de se poser. Sur ce dernier point, hors législation sur le droit d’asile, deux solutions peuvent être proposées. La première voie d’obtention d’un titre est le travail. Il faut être en France depuis 5 ans et avoir travaillé au moins 8 mois. Condition ubuesque si l’on considère qu’un employeur se met dans l’illégalité s’il emploie un sans-papier (sauf à passer par un document de promesse d’embauche, procédure acceptée par l’administration) ! La seconde possibilité est celle de la vie privée ou familiale. S’ils vivent en France depuis 5 ans et qu’ils ont un enfant scolarisé depuis 3 ans, les immigrés sans papiers peuvent obtenir un titre de séjour. Le cadre juridique est ainsi défini. Mais le droit des étrangers est une matière humaine que l’on se doit d’aborder avec bienveillance.
L’échelon d’un quartier, avec l’appui des associations concernées, est un bon niveau pour accueillir, comprendre, informer et soutenir les femmes et les hommes qui vivent ces situations. Peut-être est-ce aussi un moyen parmi d’autres de faire baisser le nombre des incivilités du quotidien et de favoriser le mieux vivre-ensemble avec une mixité assumée et apaisée !
Tenter de comprendre à l’aide des enquêtes et statistiques
Celles-ci décrivent des phénomènes bien présents à Limoges, sous deux aspects :
d’une part ces actes d’incivilités sont le fait d’un petit groupe d’hommes jeunes, voire de plus en plus jeunes et mineurs, impliqués souvent dans une hyperactivité et une multi-activité délinquantes (violence, trafics divers, voire prostitution…)
d’autre part, ces actes d’incivilités créent une situation d’insécurité, pas un simple sentiment mais une réelle situation de danger. Cette situation se double et se nourrit d’une méfiance grandissante des citoyens envers la police et la justice, dans un univers marqué également par la dégradation des services publics. (cf. enquête IFOP mai 2021, 22 % de confiance en l’institution judiciaire et 63 % de défiance).
Les données statistiques sur le périmètre de police de Limoges, mais aussi à l’échelle néo-aquitaine, de la France dans l’Europe éclairent notre situation. La fréquence des actes délictueux est de 75 pour 1 000 sur la zone de police de Bordeaux contre 56 pour1 000 à Poitiers et 42 pour 1 000 à Limoges. Globalement, la situation de Limoges (2ème ville de la région) est moins critique que celle de Bordeaux ou de Poitiers.Pour les deuxième et troisième villes de la région, vols et dégradations ainsi que violences aux personnes représentent les trois quarts des actes constatés.
Crimes et délits 2020
France
Bordeaux
Limoges
Poitiers
Nombre de cas = base
51 593
7 408
6 856
Nombre de cas pour 1 000 hab.
44,95
74,88
41,88
55,77
– dont violences aux personnes
10,64
12,93
9,22
12,85
– dont vols et dégradation
23,73
50,96
21,4
28,55
– dont délinquances économiques
5,99
6,5
6,82
8,53
– dont autres crimes et délits
4,61
4,53
4,43
5,85
Sous total violences gratuites et menaces
7,66
7,63
7,08
9,22
Sous total escroqueries et contrefaçons
5,93
6,37
6,81
8,53
Sous total trafic, revente et usages de drogue
2
1,89
2,86
3,74
Source : selon linternaute.com d’après ONDRP (observatoire national de la délinquance et des réponses pénales)
Une justice française mal dotée
Les statistiques européennes montrent une position dégradée de la France : quand la Suisse est à 219 € de dépenses pour services judiciaires par an et par habitant, la France est à 64 €, pour 146 € en Allemagne. (Jean-Charles Asselain, Université de Bordeaux). La signature massive de la tribune des magistrats (publiée par Le Monde, qui a réuni 5 500 juges et greffiers en moins d’une semaine) donne l’ampleur de la crise.
Mais comment agir à l’échelle d’un quartier ?
Incivilités et trafics empoisonnent la vie quotidienne et rendent plus complexe la construction du vivre ensemble. Notre ville et plus particulièrement notre quartier n’y échappent pas. Le maire est un acteur parmi d’autres (forces de sécurité nationales, justice, actions éducatives et sociales…). Il concourt par son pouvoir de police (pouvoir renforcé par la loi «Engagement et proximité » du 27 décembre 2019) à l’exercice des missions de sécurité publique et de prévention de la délinquance. En tant qu’élu local, il est le mieux placé pour concevoir en coordination, la réponse la plus appropriée à des situations problématiques bien identifiées à l’échelle micro locale. Il pilote l’activité de la police municipale, dont l’effectif se rapproche désormais à Limoges de la centaine d’agents, et du centre de vidéosurveillance.
Sans probablement le savoir, les riverains, les propriétaires, les résidents du triangle ont adopté dans leur situation, comme Mr Jourdain la prose, la recommandation du Ministère de l’intérieur : la mise en place de « solidarités de voisinage »… A ce titre, le dispositif de « participation citoyenne » (5 600 communes) consiste à associer les élus et la population d’un quartier ou d’une commune à la sécurité de leur propre environnement, dans un dispositif partenarial encadré par la gendarmerie ou la police. Concrètement, les habitants concernés sont incités à adopter une attitude vigilante et à informer les forces de sécurité intérieure des divers troubles à l’ordre et à la tranquillité publique. Mais il faut penser des limites à une telle substitution de compétence ; le risque est de passer de la notion de vigilance, de l’attention aux autres, à la société de surveillance.
En proportion de la gêne occasionnée, les efforts déployés par les riverains semblent vains. Comment décrire et tenter de comprendre, informer sur cette situation avec esprit de responsabilité quand les autorités publiques elles-mêmes décrivent des situations d’impuissance ? Donc sur quelles dispositions légales et réglementaires s’appuyer pour traiter les questions de squat, violence, tapage nocturne ?
En effet, l’approche de ces questions ne se joue pas sur la seule réhabilitation d’une caserne, îlot illusoire de tranquillité, dissociée du quartier qui l’héberge.
Un contexte historique : le quartier Carnot/Marceau est profondément marqué jusque dans son architecture par son passé militaire et ouvrier. Mais n’oublions pas que le passé militaire est plutôt un passif lourd à porter avec le terme « limoger » désormais utilisé dans le langage courant.
Éléments factuels
La sauvegarde du patrimoine militaire peut contribuer à la mise en perspective du temps, à la fourniture de repères historiques et territoriaux et au renforcement d’une relation affective de la population avec son patrimoine.
Dans une première enquête endécembre 2019 puis une seconde en décembre 2020, les adhérents et sympathisants du Collectif Marceau se prononçaient à respectivement 72 % et 91 % pour la conservation de l’existant. Il est à noter que c’est en cohérence avec l’avis de l’architecte des Bâtiments de France. Il l’a exprimé en décembre 2015 dans son document de permis de démolir (n° PD 87085 15D0014) indiquant ce qu’il était possible ou non de démolir. Nous avons demandé copie de ce document au service de l’urbanisme et l’attendons, mais nous avons pu le consulter.
Une hérésie financière et écologique
Dans un article de Télérama de novembre 2019, les architectes C. Leconte, E. Thorsen et P. Chemetov titraient « Raser pour reconstruire, une hérésie financière et écologique ». Selon eux, détruire est :
un échec social (perte d’appropriation et d’attachement à son quartier),
un échec culturel (conséquence de la destruction du patrimoine),
et un échec écologique (quantité de déchets et gravats à traiter).
Ils considèrent qu’il faut se dresser contre le « tout béton », restructurer l’existant, réparer la ville, donner un visage à l’ordinaire… le valoriser. Et ça coûte moins cher !
Nos suggestions
Comme les architectes cités ci-dessus, nous voulons valoriser l’existant. Nous pensons essentiel de préserver le patrimoine d’origine en créant un maximum d’espace à vivre dans un esprit de respect, de solidarité et de convivialité. Nous croyons en l’alliance du moderne et de l’ancien, réussite constatée dans nombre de réhabilitation d’anciennes casernes d’autres villes françaises.
Pour exemple, il est techniquement possible de conserver les anciennes écuries en leur donnant une vocation culturelle : lieu d’exposition (artistes locaux, muséographie de l’histoire militaire et ouvrière du quartier à destination des écoles, habitants et touristes), d’activités musicales, théâtrales et/ou sportives tout en construisant deux ou trois niveaux de logements au-dessus. Un exemple semblable d’emboîtement existe en continuité immédiate de la caserne avec l’ancien manège de cavalerie rue Armand Barbès qui intègre des logements. Nous savons être en phase avec Renaissance du Vieux Limoges (RVL) sur ce sujet.
Fort de ce constat et de l’avis de ses membres, le Collectif Marceau propose que soient conservés, en plus des anciens bâtiments de casernement B25 (tiers-lieu à vocation économie sociale et solidaire et développement durable) et B11 (accueil de la police municipale et de divers services municipaux), les anciennes écuries et le pavillon de l’horloge. Qui plus est que ces bâtiments sont plus significatifs de l’architecture militaire que les seuls B25 et B11.
Dans cet objectif, nous souhaitons que le promoteur immobilier choisi pour la construction de logements soit contraint par un cahier des charges garantissant la préservation de ce patrimoine, trace de son histoire et propriété de la ville et de ses habitants. Pour autant, nous ne sommes pas certains que les habitants de Limoges se reconnaissent dans le passé militaire, peut-être simplement par méconnaissance de leur histoire.
Par ailleurs, qu’en est-il des ouvertures dans le mur d’enceinte et sur la rue Armand Barbès, tout en conservant les deux pavillons d’entrée ? Comment est garantie la perspective avenue de Turenne/Chinchauvaud ? Que devient la place Marceau (recherche d’équilibre entre besoin de stationnements, développement des mobilités douces et végétalisation du site) ?
Enfin, comment trouver l’équilibre entre deux extrêmes, un lieu clos qui favorise la gentrification, et un espace pratique de traversée entre la gare et Carnot ? La solution passerait-elle seulement par une voie douce, pour piétons et vélo, et une voie d’entrées /sorties pour les seuls résidents motorisés ?
Le mercredi 12 mai 2021, la rencontre avec les responsables de la chambre de commerce et d’industrie, Pierre Massy, président depuis novembre 2016 et Jean-Claude Martins-Aires, directeur général clôt notre cycle d’entretiens avec les personnes clés du projet Marceau. Écoute respectueuse, souci de transparence sont au menu du jour, permettant ainsi une information détaillée et précise.
Un peu d’histoire récente
La situation des structures de formation liées à la CCI pose plusieurs questions :
d’abord par la dispersion, entre l’école d’ingénieurs 3IL, rue Sainte-Anne rive gauche et deux autres écoles en zone nord, rue Lebon,
ensuite par l’inadaptation des locaux, aucun amphi dans ces deux sites, (celui de la place Jourdan, siège de la CCI, dépanne), des espaces trop cloisonnés, une certaine vétusté, malgré une acquisition récente de Lebon, en 2013.
des places à gagner dans la compétition entre les écoles : le titre d’ingénieur de 3IL est soumis à validation périodique par la commission du titre d’ingénieur (CTI). Ce positionnement est également présent dans l’esprit des étudiants et des enseignants par les classements opérés par différents structures et médias. Ces classements sont fortement intégrés par les étudiants dès la fin des études secondaires, et la hiérarchie se manifeste bien avant l’intégration des écoles, par l’inscription selon des groupes de concours communs.
La CCI est ainsi dans un contexte où il faut gagner des « parts d’attractivité » et monter « en gamme » dans la hiérarchie des réputations.
En 2019, le directeur général de la CCI, Jean-Claude Martins – Aires, a l’idée d’un regroupement et d’une installation des cinq écoles de la CCI sur l’espace caserne de Marceau. Le projet n’apparaît pas lors des portes ouvertes et des réunions participatives municipales de juin-juillet 2019. Il est révélé en décembre 2019, par le Maire, qui s’y montre très favorable.
Les écoles
3IL, école d’ingénieur (Institut d’ingénierie informatique de Limoges)
Directrice Dominique Baillargat, professeure en fac de sciences) est gérée par une association en lien avec la CCI. Plus de 500 étudiant-e-s principalement d’origine locale et régionale, avec également des recrutements internationaux (Cameroun). 40 % d’entre eux sont en alternance et les femmes représentent 15 % de l’effectif. A Rodez, existe une formation de même type, sous la même « enseigne », avec laquelle 3IL est partenaire.
La CCI de Limoges et de la Haute-Vienne gère par ailleurs directement, comme des services de la chambre consulaire, des écoles professionnelles supérieures ouvertes aux jeunes, aux salariés en formation continue, VAE, alternance, à temps plein ou à temps partiel.
Il s’agit notamment de :
L’ESCS, école supérieure de commerce et des services
Gestionnaire d’unité commerciale option distribution / activités bancaires / conseiller assistance client / assistant(e) commercial(e) / manager de la distribution au recrutement principalement régional
L’ISIH, institut supérieur de l’immobilier et de l’habitat
Négociateur gestionnaire immobilier, Management et Promotion de Patrimoine Immobilier : le recrutement est plus large que les originaires de la seule région, compte tenu de la réputation de la formation. Implantée rue Lebon, comme l’ESCS, elles forment le « campus consulaire » et accueillent au total 300 étudiants, dont plus des deux tiers en alternance.
L’ISFOGEP, institut supérieur de formation à la gestion du personnel
Formations d’un an en gestion du personnel et ressources humaines. Promotion d’environ 80 étudiants.
L’ESSEL, école supérieure de la sécurité et de l’environnement
Animateurs et coordinateurs de sécurité et de prévention des risques professionnels et environnementaux. Promotion de 20 à 25 étudiants.
En somme, le projet de transfert concerne deux sites et cinq écoles pour un total d’environ 1 000 étudiants dont 400 en alternance ou stage de longue durée. Ces étudiants alternants sont hors Limoges deux jours au moins en moyenne par semaine. L’effectif total est appelé à se développer selon nos interlocuteurs. Il leur faut donc envisager ce développement à moyen et long terme à partir de la situation d’aujourd’hui et concevoir les structures d’accueil avec cette perspective en tête.
L’installation à Marceau doit répondre à trois vœux :
Regroupement et montée qualitative, d’un côté
Meilleure image et attractivité, de l’autre
Recentrement – intégration des étudiants et des formations au cœur de la ville–centre, enfin.
Premières démarches
La CCI s’engage dans l’analyse de ses besoins, puis décide de demander à une agence d’architectes travaillant déjà pour la Ville, au titre de « Marceau réinventé », Cap Urbain (Nantes), de présenter des esquisses des futurs bâtiments de formation.Deux projets sont présentés :
Premier projet : trois bâtiments indépendants reliés par des passerelles côté rue d’Argenton. N’étant pas convaincant pour nos interlocuteurs, ce projet est retoqué.
Second projet : la fameuse arche, qui laisse libre la perspective Garibaldi – Bâtiment de l’Horloge, mais se révèle trop coûteuse eu égard à l’enveloppe de la CCI (stabilisée autour de 20 millions euros). A son tour, elle est abandonnée.
En retour, la CCI reçoit de l’Architecte des Bâtiments de France trois impératifs à respecter dans les constructions à venir:
Conserver la perspective Avenue Garibaldi – Bâtiment de l’horloge. Faire qu’elle reste dégagée, visible et « lisible » aux regards.
Ne pas dépasser la hauteur des B24 et B25.
Aligner strictement les nouvelles constructions sur les façades B. 24 et B. 25 sans aucun débord sur le mail.
La CCI se concentre désormais sur la faisabilité financière du projet, au cours d’études qui se poursuivent à ce jour et impliquent notamment la Caisse des Dépôts et des Consignations, le programme gouvernemental « Cœur de ville », les crédits de la relance et les dispositifs Denormandie. Elle intègre également le réemploi des produits de la vente de la rue Lebon (coût de l’achat + premiers aménagements = autour de 2,9 millions d’euros en 2013).
Calendrier
Quant au calendrier, il est actuellement marqué / arrêté par les élections régionales et départementales de juin 2021 : mécaniquement (et idéologiquement) on le sait, ces dernières réorientent les intérêts de nos élus. En outre viendront quelques mois après, à l’automne, celles de la Chambre consulaire elle-même.
Premier temps : un rendu des experts financiers, attendu pour le mois de novembre
Second temps : l’entrée en lice de cabinets d’urbanisme et d’architecte, des ingénieurs et, à la suite, de la valse des promoteurs immobiliers
troisième temps : un démarrage des travaux et du chantier, sans doute en 2025.
Pour finir, nous soulignons trois points :
Outre la formation proprement dite, qu’en sera-t-il de l’aspect para-universitaire ou péri-universitaire, cette installation une fois décidée, à savoir : un Centre documentaire, un foyer étudiant, un Restau U… ? Pour nos interlocuteurs, le Centre documentaire est indispensable ! Le Foyer sans doute aussi ! Mais le RestauU, non ! Le quartier offre ce qu’il faut dans ce domaine : « les jeunes sont aujourd’hui autonomes, ils ont leur propre véhicule, ils savent s’organiser ! Le quartier abonde en lieux de restauration ».
L’apport de ce projet au plan urbain « Marceau réinventé » est que la formation post-bac devient un marqueur essentiel de la réhabilitation de la caserne. A côté des logements, des maisons-jardins et du parking-silo qui y seront construits, le projet de la CCI offre la possibilité (peut-être la probabilité) d’autres usages qualitatifs de l’espace : les modes d’interaction avec le quartier ne devront pas se cantonner aux seuls rapports de voisinage, mais, soutenus par les activités du Tiers-Lieu et des cinq écoles CCI, ils devront s’ouvrir en même temps à la culture, à l’étude, aux services à la personne, aux loisirs collectifs, peut-être aux rencontres festives collectives… Ne doit-on pas se réjouir de cet investissement au service de la formation et de sa traduction en termes d’aménagement du territoire urbain, et même national ?
Enfin, la consultation faite par notre association auprès de nos inscrits (fin 2020 – début 2021) confirme l’adhésion à cette direction, et, sans doute, son bien-fondé. D’elle, en effet, se dégage nettement l’a priori favorable à la présence « studieuse » d’étudiants dans la caserne et à leur vie dans le quartier (66 % d’opinions favorables).
Mercredi 7 octobre 2020, « Le Théodore d’Adèle », 18h30-20h30.
Présents du Collectif Marceau (CM) : Elisabeth Thomas, H. Sylvestre, Mr et Mme Callendreau, Clémence Boyer, Cynthia Tonnerre, Victor Lécrivain, IC, BV, AR, DB, YL. S’y ajoutent, du « Bâtiment 25 », Jérémy et Sandra Le Berre. Animation : Isabelle, Yvon
L’atelier s’est déroulé en quatre temps : L’objectif du Collectif Marceau / L’annonce du Tiers-Lieu / Une définition du Tiers-Lieu avec des exemples régionaux, en particulier bordelais / Le travail de réflexion en groupe sur de possibles contenus du futur TL et restitution « subjective – synthétique ».
A/ L’objectif fondateur du collectif
Observer et alerter, s’informer et informer, motiver et mobiliser au sujet du quartier Carnot-Marceau (Champ de Juillet – Thuillat – Gare des Charentes –Chinchauvaud, les deux théâtres) et de son devenir actuel suite au projet municipal 2019 « Marceau réinventé » incluant la destruction de la caserne XIX°, la libération de 40 000 m2, leur vente à des promoteurs immobiliers (logements, maisons, parkings, espaces, rues, Ecole CCI…). Le CM a pour ambition de s’intéresser à :
l’urbanisme dont fait partie la réhabilitation des logements anciens, l’aménagement des rues et des trottoirs, les perspectives, l’esthétique générale ;
l’environnement : le projet d’un éco-quartier ;
la vie économique : les mutations commerciales et du marché, le réseau des ateliers artisanaux et des services… Un cas spécifique : dans le prisme des « cuisines du monde », les restaurants « ordinaires », les bars « à chichas », les produits « halal », les petites boutiques ethniques de proximité (enquête d’Antoine et Denis) ;
la vie collective, c’est-à-dire faire société dans un quartier caractérisé par :
La présence ancienne d’un groupe important de limougeauds de souche, propriétaires de leurs logements, qui observent « avec angoisse » les mutations socio-démographiques de « leur » quartier (s’enferment…);
l’installation relativement récente de ménages (environ 35-55 ans, indépendants, artistes, libéraux, fonctionnaires d’Etat et territoriaux, travaillant dans la ville et l’Agglo), propriétaires de logements anciens, qu’ils ont parfois réhabilités eux-mêmes ;
l’arrivée relativement récente de communautés ethniques immigrées et/ou réfugiées, issues d’Europe centrale, d’Afrique, du Proche et Moyen Orient -, d’où le brassage des classes d’âge et la coexistence de différentes nationalités. L’Ecole Léon Berland est un bon indicateur = 20-25 nationalités différentes d’enfants y étudient, mais le « primaire » à Limoges est marqué par l’absence de carte scolaire, d’où stratégies parentales des classes moyennes « par évitement », « par calcul » et… « coûteuses ».
Les trois points ci-dessus sont évidemment interdépendants (et ils sont sur certains points en tension « dialectique »). L’objectif du CM est
d’en observer les évolutions spécifiques, matérielles et sociales, économiques et démographiques, culturelles et associatives, et, pour tout dire : visibles et souterraines ;
d’en regarder les originalités, grâce, par exemple, à l’opération du printemps et de l’été 2020 « Mon marceau à moi » (Marie, Bernard, Laurent), par le biais de deux sondages sur les opinions et les aspirations des habitants (Isa, Yvon, David), par l’étude des aspects socio-historiques et patrimoniaux de l’ancien monde ouvrier et de la vie militaire (Simonet, Toulet, Denis…)
d’organiser des ateliers sur six thèmes précis (voir invitation et calendrier diffusés par Antoine) ;
de lancer une « feuille d’infos », sorte de gazette du quartier (Bernard, Laurent)
d’envisager d’ores et déjà plusieurs partenariats : le Collectif B25 chargé du Tiers-Lieu, le théâtre de l’Union, d’autres à venir… (Isa, Denis, Bernard) ;
de réfléchir au lancement de plusieurs opérations destinées à faire se rencontrer les habitants et à nous faire re-connaître comme association « de lien social » : frairie, vide-dressing et vide –grenier, repas de quartier, exposition des artistes-créateurs (plasticiens comme Romain, Elisabeth Thomas et le groupe « les Empêchements », designers comme Marie, céramistes comme Clémence et Cynthia, musiciens comme Bernard, photographes, graveurs…), etc.
de débattre sur leurs finalités avec les élus, les experts en urbanisme, les décideurs de tous ordres… Une rencontre a déjà eu lieu en mars et juin 020 avec les candidats aux élections municipales… Les liens avec la presse locale et régionale, « Popu », TV7 Bordeaux, se font plus insistants (David, Laurent, Bernard, Yvon, Denis). En somme, le dialogue est ininterrompu sur tous les sujets inhérents à la vie du quartier… Le CM répond toujours : présent !
B/ Annonce en Juin 2019
Le B25 est chargé par la mairie depuis un an et demi environ de concevoir un futur Tiers-Lieu (TL) dans le Bâtiment 25 de la caserne (ancienne armurerie…). Il annonce qu’il prépare une grande journée de présentation et d’exposition pour le 10 octobre 2020.
En tant que Collectif Marceau et soucieux de prendre en compte la multi-dimensionnalité du quartier, nous nous considérons comme impliqués de facto dans l’établissement des relations entre le futur TL et la vie du quartier : nous considérons que le TL doit être un pôle d’attraction pour les jeunes entrepreneurs, tous ceux qui désirent « faire », entreprendre, s’associer, se lancer dans… Il doit être par conséquent un facteur de développement, tout en préservant le tissu économique déjà actif, par exemple, sans exacerber outre mesure la concurrence entre les services de restauration du TL et ceux du quartier….(se rappeler la vive réaction de Maria à l’annonce spontanée par l’un des participants d’une… future brasserie interne au TL !).
Comme CM, nous nous interrogeons : quelle sera notre future participation à cette réalisation ? Comment pourrons-nous en faire partie en tant qu’association ? Quelle « pierre » spécifique apporterons-nous à cet édifice ?
C/ Quelques définitions et exemples
Un TL : Espace de travail collaboratif et coopératif. Naissance de projets et pépinière d’expérimentations, de transferts de technologies / Multiplicité des thèmes et des contenus : l’ouverture sur la ville, l’auto-formation, l’autogestion et la flexibilité sont constitutives du TL.
Triple condition d’une existence active du TL :
Produire de la richesse, de la plus-value. Le TL doit « gagner sa vie » ;
Coopérer et se solidariser dans les coups durs et les crises ;
Se lier à la vie du quartier par les services offerts, mais sans mettre en péril son économie déjà active
Les exemples (voir le document très précis d’Isa) :
Bordeaux, caserne Niel et Darwin
Limoges et ses TL à finalité spécifique sur la ville et sur la périphérie (st Léo, Aixe…).
Autres exemples
D/ Travail de groupe. Restitution des points de vue :
Intervention de Jérémy (organisateur de concerts) et de Sylvie (permanente assoc.), coordonnateurs du TL, sur la préparation du 10 octobre. Jérémy insiste sur la FAISABILITE d’un tel projet : les 700 000 euros, les 3,5 milliards… D’où, pour qui, pour quoi, qui gère ? Sylvie, de son côté, décrit la démarche d’une entreprise sociale et de partage (« Détachez-moi ça »). Puis viennent les propositions des petits groupes de travail à partir des huit « items » photocopiés et distribués. J‘ai essayé de tracer ma route à travers la forêt des points de vue dont beaucoup se superposent :
Culture : le conte, les clubs théâtre, les clubs d’échecs, les assoc. musicales…
Sport : pôle sportif avec salles de réunion et de formation / assoc. sportives des collèges / Gym douce, yoga, Ji Qong, Méditations, Sophro…
Échanges : Recyclerie avec dépôt-vente, le « SEL », « les « Tontines », services d’aides à la personne, groupe de santé, groupes de parole…
Intégration : Potager, Jardins partagés, « Prends ton goûter et fais tes devoirs », atelier création bijoux et céramiques / écriture et langue étrangère / maquillage / cuisine / couture / musique / soutien scolaire… Participation des étudiants…
Co-Working : Location d’espaces de travail (prix, durée…) pour entreprises, services, assoc.
Lieux et équipements : Halles (apéro) / four céramique / Lieux d’expo pour les artistes / Studio de musique / Boutique des produits locaux, créations porcelainières et céramiques, chaussures Weston, bref choses « luxueuses »
Espaces verts : classe verte et permaculture /« On se promène et on paie son bouquet »
Salles de spectacle : rencontres d’équipes et de clubs de théâtre (écoles, collèges, facs…) : impros et classiques
Conclusion. Opinion générale : Attention de ne pas fabriquer une « ville fortifiée » dans TL ! Le quartier est « poreux », lui garder cette porosité… Oui à un « espace hybride » ! Oui à une image « moderne » de l’économie limougeaude ! S’agit-il d’une nouvelle économie ?