Rencontre avec Limoges Métropole du 19 mars 2021

Trois membres du Collectif Marceau se sont rendus au siège de Limoges Métropole le 19 mars pour échanger sur les projets de bus à haut niveau de service (BHNS) et de réorganisation du réseau. L’objectif était de recueillir des informations sur le tracé prévu dans le quartier et les dates des prochaines étapes.

Ils ont été reçus par Gilles Bégout*, Jean-Marie Lagedamont**, la directrice des transports et des déplacements et le chargé de mission BHNS.

*Vice-président en charge de la voirie, BHNS et transports du futur, déplacements doux, plan vélo.
**Adjoint au maire de Limoges, VP de Limoges Métropole, président de la SCTLM.

Un atout pour le quartier

Le passage du BHNS confère au quartier une place de choix dans le futur réseau de transports de Limoges Métropole. C’est pour nous un atout majeur. La meilleure desserte des commerces et des accès facilités à Ester et la zone nord d’un côté, Vanteaux et le CHU de l’autre devrait développer l’attractivité. C’est également un projet structurant par ses aménagements urbains : stations, éclairages, végétation…

Barbès, Carnot ou Hoche ?

Si les terminus ne sont pas encore définis, c’est surtout le passage dans le quartier Carnot-Marceau qui semble poser problème et nous questionne. Lors de notre rencontre, Limoges Métropole nous a indiqué que le tracé envisagé (mais pas encore voté) était celui passant par la rue Armand Barbès pour connecter l’avenue du Général Leclerc à la rue Théodore Bac. La circulation automobile serait inversée (montante vers G. Leclerc) et les stationnements supprimés.

Nous nous étonnons de ce choix, mettant à l’écart la place Carnot, point névralgique du quartier et les avenues Labussière, Tarrade, Chénieux et Garibaldi qui y convergent. C’est justement ce carrefour à cinq voies qui semble déjà trop encombré et compliqué à transformer pour la métropole. Il y a quelques mois, l’argument avancé était la longueur des bus.

Pour tout avouer, nous ne sommes pas convaincus par ces arguments. Nous pensons qu’un passage par Carnot est inévitable, avec une station en haut de Théodore Bac. Nous nous interrogeons également sur le bien-fondé du passage du BHNS devant l’école Léon Berland et au milieu du marché.

Question calendrier, le projet a pris du retard, notamment à cause de la situation sanitaire. La ligne Nord-Sud qui nous concerne, devrait être mise en service en 2026, alors que la seconde, reliant Panazol à Laurence serait lancée un peu plus tard.

La desserte de l’avenue Garibaldi

Autre interrogation, le plan du futur réseau disponible sur le site de Limoges métropole ne comporte pas de ligne passant par Garibaldi. Cela exclurait notamment Centre Saint-Martial. Nous devrions recevoir une version actualisée dans les prochains jours.

Les aménagements cyclables

Qui dit BHNS et nouveau réseau, dit aussi aménagements cyclables. Difficile d’obtenir des réponses concrètes sur ce point, la métropole ayant la compétence mais le dernier mot revenant à la municipalité. A l’heure actuelle, aucun plan n’est défini.

Rendez-vous à la mairie du 23 mars 2021

Lundi 23 mars, à notre demande, une délégation de notre collectif a rencontré monsieur le maire de Limoges, les adjoints chargés des problèmes urbains et les représentants des services de l’urbanisme, au sujet de l’évolution du projet Marceau réinventé. Après un exposé du maire, nos questions ont porté sur deux aspects : rénovation et / ou réhabilitation de la caserne et mutations à venir du quartier Marceau-Carnot.

A. La caserne

Ce qui doit être construit, ce sont deux bâtiments pour les écoles de la CCI ainsi que leur amphithéâtre (autour de 800 étudiants dont une part importante est en alternance). La construction d’une arche n’est plus à l’ordre du jour. Le plan d’aménagement est conditionné par le bouclage – prévu pour juin – des études de faisabilité menées par la CCI.

Ce qui doit être détruit : les anciennes écuries et le bâtiment à l’arrière de l’horloge, à l’exception de sa façade qui, à la demande de l’association Renaissance du Vieux Limoges et de l’ABF, sera conservée « pour retrouver l’ancienne perspective avec l’avenue Garibaldi ». Sur l’espace laissé vide par ces destructions, des logements « hauts de gamme » seront construits. Leur nombre s’établit aujourd’hui autour de 270.

Ce qui est en cours : les travaux préalables de désamiantage du B25 en vue de l’installation du tiers-lieu. Ce premier chantier est moins coûteux que prévu, environ 45 000 € sur les 700 000 € annoncés de l’État et de la collectivité.

Ce qui est conservé : le B24. Il continuera à abriter la police municipale, ainsi que, dans les étages supérieurs, les services de la supervision.

B. Le quartier

Le maire envisage un déplacement de la partie alimentaire du marché dans la caserne. Question en suspens : comment cette nouvelle installation sera-t-elle possible une fois les deux bâtiments de la CCI construits ?

Au sujet de la création du BHNS (18 m de long), le maire considère qu’il faut revoir le projet à la baisse en raison de son coût exorbitant pour la collectivité. La ligne « orange » nord–sud serait la première réalisée. La ligne « bleue » est–ouest, cadencée ensuite, fonctionnerait pour un temps en mode « trolley amélioré ». Le maire en attend une fréquentation accrue d’usagers. Tous les bus seront équipés de caméra en vue de « lutter contre les incivilités ».

Le quartier Marceau-Carnot est déjà en opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH). Le fait d’activer ce plan permettra que « l’on en finisse avec l’habitat indign e». Sans donner de précision sur les rues concernées et sur son calendrier, le maire ajoute : « s’il le faut, on forcera la main aux propriétaires ».

La volonté de la municipalité est que le futur éco-quartier prenne forme : production propre d’électricité, modalités de récupération de l’eau (de pluie…), création de jardins partagés, verdissement des places à vivre, développement des pistes cyclables… Toutefois, la rencontre n’a pas apporté de nouvelles informations sur l’organisation du stationnement, sur le parking-silo et sur le passage vers la rue du Chinchauvaud. Enfin demeurent des incertitudes sur l’opération architecturale du projet, sur sa faisabilité opérationnelle et sur son agenda. En conclusion, le maire s’est félicité de voir se concrétiser notre partenariat.

Quelques informations sur nos activités associatives en cours :

  • une enquête sur les deux écoles Léon Berland et sur leurs initiatives pédagogiques ;
  • une consultation de l’état du marché immobilier auprès des Agences bancaires du quartier ;
  • la préparation de quatre ateliers : le premier sur les transports et la circulation, le second sur l’habitat et le logement, le troisième sur la mixité sociale, le dernier sur le futur écoquartier. Nous vous en donnerons les dates en fonction de l’évolution de la pandémie ;
  • le projet – à court ou à moyen terme selon la situation – d’une animation festive-artistique en week-end, dans la caserne.