Un écoquartier, phénomène de mode ou projet réel ?

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Un point de départ

En juin 2019, dans un document intitulé Marceau, vers un écoquartier, la municipalité décrivait les objectifs de son projet :

  • Insuffler une nouvelle dynamique au quartier Carnot-Marceau
  • Ouvrir la caserne sur la ville et créer des liens avec les polarités voisines (gare, Champ de Juillet, Centre Saint-Martial, Place Carnot) et au sein du quartier
  • Favoriser l’accueil de nouveaux habitants en cœur de ville, et notamment de jeunes ménages
  • Faire de ce site un véritable lieu de vie, animé, en intégrant dans sa programmation des éléments porteurs de flux et de dynamisme
  • Faire un projet économiquement viable pour la collectivité comme pour les futurs habitants

Écoquartier : Quartier d’une ville conçu et organisé de manière à minimiser l’impact sur l’environnement, dans une perspective de développement durable.

dictionnaire Le Robert

Les cinq piliers d’un écoquartier

  1. Habitations : construire des logements économes en énergie
  2. Déplacements : privilégier marche à pied, vélo et transports collectifs
  3. Déchets : réduire la quantité de déchets par le réemploi, le recyclage et la valorisation
  4. Végétaux : améliorer les espaces qui consomment le CO2
  5. Propreté et eau : améliorer la propreté et récupérer les eaux de pluie

Un label ÉcoQuartier

Depuis fin 2016, un écoquartier est certifié par un label délivré par une commission nationale dépendant du ministère de la transition écologique. Le processus de labellisation passe par une démarche contraignante et comporte 4 étapes, correspondant aux différents stades du projet : l’engagement, la mise en chantier, la livraison du projet et la vie de quartier et son amélioration continue avec et pour ses usagers.

Le projet Marceau présenté sur le site du label Écoquartier.
Le projet Marceau présenté sur le site du label Écoquartier.

Pourquoi les villes développent-elles des écoquartiers ?

Elles y trouvent une réponse à l’évolution démographique par une gamme de logements adaptés aux différentes situations et aspirations, dans un esprit d’équilibre social et transgénérationnel. En effet, au sein même d’un écoquartier, les habitants devraient avoir accès, par exemple, à une école, à une crèche, à un centre commercial, des espaces végétalisés et/ou à des lieux de culture.

Un objectif : créer une ville vivante et diversifiée.

Les 5 piliers de l’écoquartier vu par le Collectif Marceau

1/ Habitat :

Sans revenir sur ce qui est décrit dans notre chapitre concernant la construction de logements et quel qu’en soit le nombre, il conviendra qu’ils soient BBC (basse consommation). L’avenir le dira. Par ailleurs ils devront produire leur propre énergie (panneaux photovoltaïques, …).

2/ Déplacements :

Au-delà de ce qui écrit dans notre chapitre sur la circulation et les transports, il apparaît que la place accordée aux piétons et aux vélos soit bien prise en compte dans le projet de la municipalité.

3/ Déchets :

Nous voulons saluer ici le travail de nos partenaires du tiers-lieu (B25) qui œuvrent dans le domaine du réemploi et du recyclage. Cela rentre tout à fait dans ce qu’on peut attendre d’un écoquartier.

4/ Végétaux :

La proposition faite dans le projet « Marceau Réinventé » d’un mail piéton et paysager allant de Garibaldi à Chinchauvaud correspond parfaitement aux critères d’un écoquartier. Restera à surveiller ce qui sera fait pour végétaliser l’intérieur de la caserne, voire le quartier !

Les principes d’aménagement proposés par la mairie en juin 2019 avec le mail piéton (vert et jaune).

5/ Récupération de l’eau :

Nous savons qu’il s’agit-là d’une préoccupation majeure de notre maire de Limoges et n’avons par conséquent aucun doute que cela sera bien pris en compte.

Le Plan climat air énergie territorial (PCAET) de Limoges Métropole, adopté récemment, prévoit des objectifs ambitieux de réduction des consommations et des émissions. Pourquoi ne pas faire du quartier un exemple de rénovation énergétique globale de l’habitat avec un programme ambitieux ?

Une alerte toutefois (d’après l’interview d’Alain Jund, élu de Strasbourg écologiste et citoyenne, en 2011 dans la revue Espaces et Sociétés) : « L’écoquartier ne doit pas devenir un « îlot de bonheur dans un monde de brutes ». Il faut traiter simultanément la place de la voiture, les transports alternatifs, la densité urbaine, la rénovation des logements du quartier et la mixité sociale. Un écoquartier doit permettre une plus grande égalité urbaine et une ville pour tous ».

Le projet Marceau Réinventé prévoit la construction de logements de standing. Sur ce point, nous devons veiller « à ne pas reproduire l’exemple de l’écoquartier de Malmö en Suède qui est écologiquement parfait mais socialement catastrophique. Il est devenu un «écoquartier bobo», accessible aux seuls cadres supérieurs (base de la gentrification). Or un écoquartier doit promouvoir l’égalité urbaine et non la ville à plusieurs vitesses ».

Rappelons enfin que l’étape N°4 du label prévoit l’amélioration continue de la vie du quartier avec et pour ses usagers. Acteurs riverains et citoyens, nous nous affichons présents pour y prendre notre part, c’est bien là LA raison d’être du Collectif Marceau.